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Au delà de l’Atlas : des premières traces de vie aux dinosaures - 10-24/02/2024

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Le Journal de Bord

Dimanche 11 février 2024

Ce matin, nous avons quitté Marrakech pour explorer les affleurements derrière l’Atlas. En début d’après-midi, une pause s’imposait pour observer les stromatolites du Précambrien, juste après Ouarzazate.

Nous avons ensuite rejoint Ismaël, un chercheur et professeur dans la région de Zagora. Il nous a mené sur l’un de ses sites de prospection de l’Ordovicien moyen, abritant la célèbre faune de Fezouata. Parmi les découvertes, des morceaux de gros spécimens bien préservés malgré leur grand âge.

La journée s’est poursuivie sur la piste caillouteuse menant à Béni Zoli, où nous avons partagé le dîner et de nombreuses anecdotes avec Ismaël au camping de la Palmeraie. Une journée intense s’est achevée avec des ventres remplis des délices locaux tels que le tajine, la salade marocaine et les brochettes.
Zagora nous voilà !

 Thur

Lundi 12 février

Après un super petit déjeuner composé de msemen, nous sommes partis visiter les locaux de l’école ’’You Can’’ de Zagora afin de préparer au mieux notre intervention auprès des élèves le soir. C’est une petite école financée par les parents des élèves. Elle se situe dans un immeuble et contient trois salles de classe. Les enfants, de 8 à 16 ans, y apprennent (selon leur âge mais dans la même salle) le français, l’arabe, les mathématiques, la géographie et les sciences...
Vers 9h30 Ismaël Khardali, docteur en paléontologie, nous a amener sur le site de la faune de Fezouata. Nous l’avons fouillé et avons trouvé quelques échinodermes, beaucoup de graptolite et des traces de trilobite (et des terriers ಠ⁠︵⁠ಠ...) . Ce site est inscrit à l’UNESCO donc nous avons seulement pris des photos.

Nous sommes ensuite partis découvrir un gisement dans la couche Ordovicienne conseillé par Bertrand Lefevre, un chercheur du CNRS de Lyon. Le site semblait exploité depuis déjà quelque temps. Nous avons trouvé de nombreux bouts de trilobites dont nous avons estimé la taille à une trentaine de cm. Il y avait également des brachiopodes.
En fin d’après midi, nous nous sommes rendus sur notre dernier site à Échinodermes, un site exploité depuis 4 ans par deux Berbères. Ils fouillent dans la couche du Dévonien et trouvent ainsi environ 50 fossiles par semaine (échinodermes et trilobites) qu’ils vendent aux touristes ou aux revendeurs. L’obtention de ces informations c’est fait de manière assez comique : tout le monde était au téléphone, essayant de contacter un traducteur Berbère parlant l’anglais... De préférence le même que nous (nous avons ainsi obtenu « 3 mètres » à la question « How many day’s » ). Au final, nous avons réussi à échanger grâce à notre Said international.


La journée de fouille terminée, nous nous sommes baignés (quand même dans une eau à 12°C), puis nous sommes partis pour l’école. Les professeurs étaient très accueillants et les enfants intéressés et intéressants. Nous leur avons proposé deux ateliers afin de les initier à la biologie et à la paléontologie (au Maroc, ils étudient surtout le corps humain et la flore vivante). Ils devaient associer des fossiles trouvés au Maroc avec leurs reconstitutions et une time line locale.
Pour finir la soirée, le directeur nous a invité à dîner chez lui, le meilleur coucous que nous avons mangé dans notre vie. Ce fût un moment intense en échange de culture et en philosophie...
Nous avons aussi eu l’honneur de rencontrer d’autres membres de l’association du Geopark Draa dont Ismaël est le président. Ils ont participé aux ateliers avec nous et aidé un peu à la traduction de certains termes. Tous professeurs, les échanges furent enthousiastes !

 Emilie

Mardi 13 février

Ce matin, nous avons quitté le camping de Zagora pour nous diriger vers Erfoud ! Sur la route, nous en avons profité pour nous arrêter sur plusieurs sites.

Nous nous sommes d’abord arrêtés chez un artisan qui prépare les fossiles, notamment des trilobites. En plus de nous expliquer les différents fossiles qu’il expose dans sa boutique, il a accepté de nous montrer un gisement avec quelques trilobites et graptolites datés de l’Ordovicien, non loin de chez lui.

Nous avons repris la route et nous sommes arrêtés à deux reprises près de la route où se trouvaient quelques gisements avec des trilobites du Dévonien. Nous avons pu effectivement trouver quelques fragments, accompagnés de quelques goniatites. Thur a fait une superbe trouvaille en dénichant, un trilobite complet du groupe des phacopides !

Nous avons terminé la journée sur un autre gisement daté de l’Ordovicien. Nous y avons vu beaucoup de pistes fossiles, et même des rides de courant, le même genre de structures qui se forment sur le sable de nos plages au passage des vagues, mais cette fois-ci fossilisée !

Nous nous sommes scindés en deux groupes pendant 1h afin d’aller explorer un peu plus loin. Nous voulions trouver des fossiles, mais nous avons été ébahis par un terrier de fourmis argentées, très rares et magnifiques.

En fin de journée, nous avons retrouvé Mohammed à Erfoud qui a été notre guide l’année dernière. Nous avons bien profité de notre dîner chez Saïd chez qui nous allons dormir pour le reste du séjour !

Mercredi 14 février

Nuit passée à l’hotel Riad Merhaba, un gite idéalement situé non loin d’Erfoud et proche de remarquables gisements de fossiles du Silurien et du Dévonien. Après un petit-déjeuner copieux agrémenté de crêpes berbères, de jus d’oranges pressées, ainsi que de quelques prouesses linguistiques de Said ( qui au grand plaisir de Thur, parvint même à s’exprimer en Néerlandais !!), départ pour le site de KessKess fameux pour ses fossiles mais également pour sa topologie marquée par la présence de dômes dont l’origine est sujette à hypothèses - cheminées hydrothermiques, terriers d’arthropodes géant du Carbonifère (parait-il de taille fort respectable) ? Le site étant du Silurien /Devonien inférieur, cette première hypothèse i.e cheminées hydrothermales reste la plus probable et l’activité ancienne de ces cheminées sous-marines pourrait expliquer la multiplicité des fossiles de ce site : trilobites, goniatites, orthocères, lamellibranches, brachiopodes et autres cnidaires. Bref Hurghada et ses récifs mais sans la mer. Difficile en effet d’imaginer ces paysages baignés par les flots, le bruit des vagues et la brise marine, au regard de ce paysage escarpé et désertique, parsemé d’une végétation rare et épineuse et de roches fauves. Une matinée riche en paléo-découvertes, ce que Florian ne démentira pas lui qui identifia parmi tant de fossiles, des plaques de Placoderme, ce poisson fossile des origines.

Ce site de Kesskess résonne dans le cœur des Paléontologues comme celui où fut découvert l’illustre et fascinant Trilobite rouge à yeux verts ! Cette splendeur trouvée sur une colline voisine fut le prétexte à une petite balade sur cette hauteur, par ailleurs déjà occupée par des extracteurs de fossiles. Marteau et burin en main, ces artisans n’hésitèrent pas, en quelques années et au prix d’un travail éreintant, à excaver tout ce promontoire rocheux à la recherche de ces merveilleux spécimens.
Nous y fûmes comme à l’accoutumée remarquablement bien accueillis car l’hospitalité marocaine ne se dément pas que ce soit dans les villes ou sur le sommet d’une montagne. Ce fut donc en leur présence que nous pûmes apprécier un remarquable paysage avec pour horizon une étendue désertique, prélude aux immensités sahariennes.

Cette rencontre fut la première d’une série qui nous permit de mieux comprendre ce secteur d’activité i.e fossile qui structure la vie économique d’Erfoud. Revenus dans la plaine et après quelques dérapages contrôlés de Thomas (qui assurément ne boude jamais son plaisir de conduire sur piste), arrêt donc auprès d’un site d’extraction de crinoïdes, ces délicats organismes marins qui au Silurien évoluaient dans ces profondeurs marines. La délicatesse de ces fossiles tranche avec la pénibilité que requiert leur extraction ; à la pioche et à la lampe frontale au fond de galeries creusées à 10 mètres de profondeur.
De retour sur Erfoud, la découverte de la filière ne pouvait s’entendre sans une visite d’artisans préparateurs qui d’un bloc de pierre parviennent à extraire de merveilleux trilobites de formes et patrons invraisemblables ; aliens munis d’épines, d’aspect fantasmagorique voire effrayant mais ô combien remarquable. Tout aussi remarquable, l’habileté et le savoir-faire de ces artisans qui, à partir d’un minuscule indice, parviennent à déterminer la forme et le type de trilobite emprisonné depuis les temps paléozoïques dans une gangue de calcaire. Leur patience et leur dextérité à extraire ces petits arthropodes à l’aide d’un percuteur et d’une loupe restent proprement époustouflants.

Toujours sur Erfoud, la visite d’un site de préparation de blocs de calcaire à orthocères en une multitude d’objets (vasques, sculpture) par des artisans maniant la disqueuse comme d’autres un crayon vint conclure cette revue d’activités.
Finir une journée sans une petite recherche de fossiles eut été dommage ; retour donc sur le site d’extraction que jonchait des orthocères esseulés et des brachiopodes orphelins.
La recherche de fossiles ne nous empêcha pas de contempler un troupeau de dromadaires vagabonds dont un Leucocyte et un, dont la bosse servit de tour de gué ou de table d’hôte à un corbeau débonnaire.
Une belle journée donc passée dans les lointains du Dévonien et Silurien et close à notre retour au Riad par un thé gouleyant et le sourire bienveillant de Said et de son équipe.

Nicolas

Jeudi 15 février

Arrêt au stand de Mohammed

Aujourd’hui, notre exploration nous a conduits aux KemKem, où l’ère du Crétacé prédomine. Thur, particulièrement enthousiaste, attendait avec impatience cette journée depuis le début de la semaine. Notre itinéraire nous a fait faire une halte incontournable au fameux marché de Rissani, où s’échangent épices, tapis, foulards, et même des moutons. L’effervescence du lieu nous a immergés dans une atmosphère riche en couleurs et en saveurs.

Profitant de l’occasion, nous avons également découvert une nouvelle école accueillant plus de 400 élèves, âgés de 4 à 16 ans. Nous envisageons d’organiser des ateliers avec eux la semaine prochaine.

Thur a décidé de vivre une vie de Berbère afin de trouver plus de dents de dino...

Après avoir arpenté les étals du souk, nous avons repris notre route en direction des montagnes de grès rouge et jaune. Sur place, notre équipe a découvert quelques dents, os et carapaces. Par la suite, Emilie a manifesté le désir de visiter une mine de minéraux où des filons de quartz, d’hématite, de goétite et de vanadinite étincellent de mille feux.

Sur le chemin du retour, une pause bienvenue dans les dunes de Merzouga s’est imposée. Presque tous les membres de l’équipe ont gravi la deuxième plus haute dune pour contempler le désert. La vue depuis le sommet offrait un spectacle saisissant, capturant l’immensité et la beauté envoûtante du paysage désertique. Cette journée riche en découvertes et en rencontres s’est conclue sous le charme du Maroc, promettant encore d’autres aventures passionnantes à venir.

Laetitia

Vendredi 16 février

Aujourd’hui, nous avons eu la joie de retrouver l’un des professeurs de géosciences, un tectonicien basé à Errachidia. Notre rencontre avec lui en octobre dernier a été rendue possible grâce à Fatimazara, une jeune étudiante qui nous avait assistés lors des ateliers dans l’école d’Erfoud. Accompagné par l’une de ses doctorantes en plein travail de rédaction de sa thèse sur le géopatrimoine de la région, nous avons entamé une passionnante géobalade sous leur guidance.

Nous avons exploré le synclinal du Jbel Lmdwar (en forme de cercle), une véritable forteresse naturelle du Dévonien, ayant servi de décor à de nombreux films d’action tels que « Spectre » de James Bond et « La Momie ».

Un peu plus au sud, nous avons gravi le récent clou d’or, le stratotype appelé Mech Irdane, marquant la frontière entre le Dévonien moyen et supérieur.

Un autre arrêt a été effectué près des travertins, actuellement proches de la grande rivière Ziz, qui coule encore légèrement. Ces sites nous ont plongés dans un passé chaud et humide, remontant à environ 160 000 à 11 000 ans.

Cette journée a été une mine de découvertes et de partage d’expertise, nourrissant notre curiosité pour la géologie de la région. Nous sommes impatients de poursuivre notre exploration des trésors géologiques locaux pour mieux comprendre les secrets de la région.

Ce soir, nous avons enfin eu le plaisir d’accepter l’invitation qui nous était adressée depuis un an chez la famille de Fatimazara. Sa maman, également professeur de français dans une école à Erfoud, a ouvert les portes de leur maison pour une soirée mémorable.

La soirée a été extrêmement enrichissante, ponctuée d’échanges chaleureux et de rires partagés. Nous avons dégusté un délicieux poulet et une savoureuse salade marocaine, savamment préparés par nos hôtes généreux.

Nous tenons à exprimer notre sincère gratitude pour leur accueil. Nous sommes reconnaissants de pouvoir créer de tels liens avec la belle communauté d’Erfoud.

Laetitia

Samedi 17 février

Aujourd’hui marque une journée de transition. Nous avons commencé en accompagnant « les mamans » au marché, où nous avons fait quelques emplettes pour les grignotages de la semaine à venir. En cours de route, nous avons croisé deux de nos connaissances – il semble que désormais, il est impossible de marcher dans Erfoud sans être reconnu !


Nous avons même trouvé un nouveau chauffeur parmis la famille de Farimazara !
On me dit aussi dans l’oreillette que Jarod est entre de bonnes mains ;)

Après une courte pause, nous nous préparons à plonger à nouveau dans l’aventure avec le second groupe. Que cette nouvelle étape soit tout aussi riche en découvertes et en moments inoubliables que la précédente.

Laetitia & Thomas
Et Florian quelque part dans un bus... ou un train qui nous rejoindra dans la nuit.

Dimanche 18 février

Aujourd’hui c’est découverte du paysages, des dunes à l’oasis.

Ce matin à 10h, nous avons savouré un petit déjeuner dans un café-resto comprenant une omelette à l’huile (l’huile étant incorporée à l’omelette), des « mensemen », de la confiture de figues, des fromages, du thé, et bien d’autres. Une fois rassasiés, nous sommes partis en 4x4 en direction du riad de Said, faisant une pause pour contempler le superbe paysage de l’oasis depuis les hauteurs. Said, notre aubergiste, guide pour l’après midi, nous a accueillis chaleureusement.

Après nous être installés, briffer sur les faits et coutumes, nous avons exploré les plantations de l’oasis, découvrant une diversité impressionnante incluant du blé, du persil, des patates, et de nombreuses dattes. Nous avons également eu le privilège d’assister à une démonstration de lancer de cailloux par Said. Ensuite, nous sommes montés dans les dunes du Sahara, où Théo, Jarod, Basile, et Sacha ont même profité d’une session de lutte ensablée. Certains d’entre nous ont également eu l’occasion de monter des dromadaires.

Au cours de notre expédition hors-piste, nous nous sommes égarés dans le désert, mais cette aventure nous a conduit à des cailloux fascinants, marqués par les mouvements géologiques et le passage de l’eau, nommés écriture du désert. Finalement, nous sommes rentrés pour prendre une douche bien méritée.

Sacha

Lundi 19 février

Lundi matin, 8h00, tout le monde commence à se réveiller. Est ensuite venu le temps du sport, une marche de 23 pas (29 pour les plus petits) pour rejoindre la salle de restoration. L’heure du petit déjeuner sonne et tout le monde s’est servi, confiture, pain, café, jus d’orange, msemen,...

La journée a par la suite réellement commencé avec, après une préparation, la présentation courte du site paléontologique que nous allions voir, Kess Kess, ce magnifique site dévonien situé en plein milieu de cheminée hydrothermal dont les éboulements y ont révélé de magnifiques fossiles de corail (le branchu, le tabulaire et le rugueux), d’orthocère, de trilobites, de goniatiques, de mollusques bivalves, de brachiopodes, de crinoïdes, et un peu plus haut différents trilobites rouges aux yeux verts.

Le retour, après 4 heures de recherche, aura cependant été beaucoup moins gratifiant que la découverte de fossiles, avec une crevaison et un ensablement. Heureusement l’équipe est efficace et la coopération nous aura permis de résoudre tout ça en une poignée de minutes. Après toutes ces aventures, nous sommes retournés faire une pause eau au riad avant de repartir pour de nouvelles découvertes à la tranchée de Bou Tchrafine pour découvrir cette fois-ci des fossiles datant du Silurien. Nous sommes ensuite rentrés pour de bon. Une douche s’imposait pour le groupe, une glace pour une partie de celui-ci également. La soirée s’est poursuivie sur une activité de Paleo-Time Line, avant d’aller manger pour finir la soirée en beauté.

Mardi 20 février

Aujourd’hui une grande journée nous attendait, nous sautions dans les voitures pour aller voir le dur travail des artisans locaux qui taillaient la pierre pour créer des décorations, des robinets, des toilettes, etc. Leur environnement de travail était poussiéreux, dur et sale, cela nous a tous émus.

Ensuite, nous sommes repartis dans les voitures pour chercher notre guide spécialiste d’un site de fouille. Il nous a guidés, et nous avons fouillé, découvrant des échinodermes (ancêtres des étoiles de mer) et quelques trilobites pour les chanceux. Ensuite, nous sommes partis dans un autre site pour vérifier les coordonnées GPS (et avons trouvé les mêmes fossiles).


Nous avons entendu une discussion mémorable entre Jarod et Christophe : Jarod demande une confirmation pour un caillou, Christophe part lui donner la confirmation, et Jarod nous dit plus tard en répondant à une question : « Oui, j’ai eu confirmation, c’est bien un caillou » 😂. Vers 17h, nous nous sommes rendus aux portes du désert de sable et avons entamé une rude escalade jusqu’à la dune, offrant une vue exceptionnelle du coucher de soleil. Celui-ci était fantastiquement magnifique !

Après cette scène magique, certains adolescents ont décidé de faire une course pour descendre la dune le plus vite possible (la gagnante est Lilou), sous les yeux moqueurs des autres restés en haut. Tout le monde est descendu à tour de rôle. Théo, avec ses idées fantastiques, a décidé de faire des sauts pour descendre les dunes, devant les rires de Thomas et Wouter. Wouter a décidé de le filmer, ce qui a donné l’idée à Thomas, Sarah et Wouter de faire la même chose, filmés par Wouter, Sarah et Rachel. Ils ont décidé de sauter à tour de rôle des dunes devant les caméras, observés par le reste du groupe qui avait terminé son parcours.

Enfin, nous avons tous mangé ensemble devant un bon repas et sommes partis nous doucher et dormir. Journal de bord du mardi 20 février.

Mercredi 21 février

Demi groupe 1 :
La matinée est consacrée à la visite de la cave de Mohamed, alias la caverne d’Alibaba pour les amoureux des fossiles : des trilobites de 30 cm de longueur, des griffes de Spinosaures, des dents de baleines ancestrales. Nous avons tous craqué et nous nous sommes fait de beaux cadeaux des temps anciens. Mohamed nous a également fait visiter son atelier, et son équipe nous a montré comment elle travaille la pierre et extrait les fossiles.

Ensuite, nous avons repris la route pour reprendre les fouilles sur deux différents sites où l’on peut trouver des trilobites (site 1 et site 2). Forts de nouvelles connaissances acquises le matin, nous avons récupéré un grand nombre de fossiles que nous essaierons de valoriser à la maison avec une fraiseuse, une loupe et une cabine de sablage.

Le chemin du retour s’est fait sous le signe de la prudence pour éviter de heurter l’un des nombreux dromadaires se baladant au bord de la route. Nous avons bien mérité des glaces au retour et une session de tatouage au henné.

Après un bon couscous et même des fraises au désert, nous avons trié tous nos fossiles et préparé ceux que nous donnerons aux écoles. La journée s’achève sur la présentation des fossiles de dinosaures que Florian a découverts la semaine dernière, pour nous préparer aux fouilles de demain !


Demi groupe 2 :

Mercredi 21 février 2024
Laetitia Martina Thomas Basile Théo et Christophe
La matinée commence plus tôt que d’habitude afin de faire route pour Alnif et ses gisements cambriens. Saïd étant toujours au taquet, nous partons avec un petit déjeuner chaud, ce qui rend le trajet agréable. Après une longue route et un peu de piste, nous arrivons enfin à la localité de Tarhia, qui est accessible directement avec le 4x4. Ce site est constitué de schistes faciles à débiter avec le marteau, et très vite nous nous rendons compte que l’endroit est plein de morceaux de trilobites de la famille des Paradoxites, dont certains sont plus gros que tous ceux vus précédemment. Comme d’habitude, la prospection oscille entre chercher parmi les ’poubelles’ des collecteurs locaux et tenter d’ouvrir des roches fraîches avec nos marteaux. Quelques brachiopodes sont aussi trouvés, mais aucun échinoderme. Après un certains temps laissés à nous même, un Berbère sauvage apparaît, nous saluant de la main puis de vive voie lorsqu’il arrive à portée. Ne comprenant pas l’anglais ni le français, on tente de lui faire comprendre qu’on cherche le précieux Helicocystis, ce à quoi il répond en enfourchant son vélo pour aller chercher sa collection chez lui. Il revient peu de temps après pour poser ses marchandises sur un papier journal au sol. Que des trilobites... S’en suit une tentative d’achat pour le remercier de ses efforts. Les négociations sont rude, de part la barrière de la langue surtout, mais grâce à Saïd encore une fois, nous avons un interprète au téléphone. Laetitia répart donc avec un petit trilobite, et il est temps pour nous de remonter en voiture pour faire route vers le second gisement Cambrien. Le choix fut porté sur Assemame, car la route passant à travers les collines avait été jugé plus ’fun’. Et ce fut en effet une grande aventure, pleine de questions telles que « Comment on fait si on croise une autre voiture ? » ou « Où est-ce qu’il va avec sa camionnette ? ». Au final, après une piste de 4 roues qui se change en piste de 2 roues sur la fin, on se gare à la sortie d’un Oued, incapables de rouler plus loin, alors que le GPS indique encore 1km entre le gisement et nous. Se fut donc à pieds que nous arrivames sur le site d’Assemame, visiblement toujours exploité par les locaux, mais notre prospection se passa sans rencontre cette fois-ci. Une pioche laissé sur le site nous a permis de s’amuser un peu plus, et même Thomas s’est pris au jeu. Comme au site précédent, la faune fossile est majoritairement composée de trilobites, dont certains sont bien préservés. Et surprise, sur une roche déjà escavée, un reste d’échinoderme est visible ! Hélas, ce n’est qu’un Stromatocystites... Le reste de la fouille se déroule normalement, jusqu’à ce qu’il fut temps de s’en retourner rejoindre les autres. La redescente vers la voiture étant trop facile, un pari a été établi de la faire sans les mains. Aucune dent ne fut perdu ce jour là. De retour au 4x4, encore un peu de piste avant de rejoindre la route. La seule embûche semée fut réglée par l’aide d’un fermier qui passait par là, et qui a gracieusement placé des rochers nos roues pour nous faire passer. Ainsi pas de progrès pour la Paléontologie, mais beaucoup d’aventure ce jour là.

Jeudi 22 février

Le matin du 6e jour de notre périple dans le merveilleux pays qu’est le Maroc, nous nous sommes réveillés et avons pris notre repas sous la fraîcheur matinale du désert. Après nous être préparés et avoir évacué le piment qui pique deux fois, nous sommes partis en direction de KemKem, un site paléontologique du Crétacé (c’est quoi ces noms là : KemKem, Kess Kess, couscous). Une fois arrivés sur place, pleins d’espoir de trouver des dents de dinosaures, nous nous sommes mis à chercher à travers les roches et le sable. Certains d’entre nous ont trouvé des morceaux de dents tandis que d’autres n’ont rien trouvé hormis du sable et des petits cailloux. Au bout d’une heure acharnée de travail, nous avons eu l’envie soudaine de casser la croûte.

Ensuite, nous sommes partis en direction de la mine de minéraux où nous avons rencontré des mineurs qui nous ont fait visiter l’un de leurs lieux de travail. Enfin, nous sommes allés dans un souk à Rissani où nous avons pu acheter des épices et des chech. Ensuite, nous sommes allés dans une école où nous avons fait découvrir aux collégiens la richesse de leurs géopatrimoine à travers des petits jeux. Certains d’entre nous ont également pu visiter l’école. Après ces deux activités, nous nous sommes vu offrir le thé avant de repartir en direction de notre auberge où de l’eau chaude nous attendait pour prendre nos douches bien méritées.

Basile

Vendredi 23 février

Aujourd’hui on s’est levé un peu plus tard ! Après le petit déjeuner, on a fait deux groupes. Un premier groupe est resté un peu plus longtemps. L’autre est allé voir des artisans d’Erfoud qui préparent des trilobites.

On est ensuite parti en direction d’Alnif, au site Jbel Lmdwar, une gigantesque structures de calcaires datés du Dévonien plantée au milieu du désert ! Hicham, un chercheur et enseignant de l’université d’Errachidia nous a expliqué la géologie locale et nous a raconté que c’est ici qu’a eu lieu la plus grande explosion réalisée pour le film Spectre de James Bond.

On a changé de lieu pour aller voir le stratotype Mech Irdane, c’est-à-dire le site de référence mondial de la limite entre l’Eifélien et le Givétien, deux divisions du Devonie. On a pu y voir plein d’orthocères et de goniatites de très grande taille !

On a terminé nos fouilles en allant dans les Kem Kem du nord d’Erfoud qui sont également de la période du Crétacé. On a d’ailleurs testé le tamis qu’on a acheté l’autre jour pour trier le sable et y trouver plus facilement des petits fossiles difficiles à voir. On y a collecté beaucoup de fragments d’os. Parmi eux on y a reconnu des bouts de tortues et de dinosaures !

Après toutes ces trouvailles, on a repris la route pour Errachidia où nous devions passer notre dernière nuit.

Florian

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