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Au delà de l’Atlas : des premières traces de vie aux dinosaures - 14/02-01/03/2025

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Le Journal de Bord

Semaine 1 repérage Atlas 2025

Vendredi 14 février 2025

14h00– Top départ de France !
Florian (niv. 17), Jimmy (niv. 3) , Katelyne (niv. 1) et Romain (niv. 7) quittent Nantes en même temps que Laetitia (niv. 29) Thomas (niv. 9) et Titouan (niv. 12) depuis Lyon. Hates de se retrouver pour de folles aventures paléontologiques !

17h45 – Nous sortons ensemble de l’aéroport de Marrakech sous un soleil éclatant. Certains regrettent déjà de ne pas avoir pris de short (surtout nos Bretons et Normands !). Heureusement, dans la montagne, il fera moins chaud.

18h30 — 4x4 récupéré, carte SIM rechargée, nous prenons la direction de la place Jemaa el-Fna, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa richesse culturelle et son héritage berbère aux milles et un stand soukest’.


19h20 — Un passage obligé pour le change, un jus de fruit frais, puis un dîner au Snack Toubkal (on ne change pas une bonne adresse !), avant de filer au riad dans la médina pour une nuit de repos bien méritée.

Demain, départ à 7h00 pour franchir le col de Tichka et passer derrière l’Atlas !

 Katelyne & Lætitia

Samedi 15 février

Après cette nuit à Marrakech, pour certains paisible, pour d’autres plus agitée, nous avons tous été réveillés par l’appel à la prière des minarets à 6h30 du matin. À 7 heures, nous sommes partis déjeuner, où nous avons savouré du thé, du jus d’orange et des crêpes marocaines, très appréciées.

Ensuite, nous avons définitivement quitté Marrakech pour commencer l’ascension de l’Atlas. Après avoir traversé les contreforts boisés, nous avons finalement franchi le col de Tichka. Puis, nous sommes redescendus jusqu’à Ouarzazate, où nous avons aperçu les célèbres studios de cinéma connus dans le monde entier.

Durant le trajet (7h) nous avons trouvé quelques blagues et jeux de mots mais aussi des jolies citations !

’’Je ne sais plus si je suis demain ou hier.
Hier encore, nous étions demain. ’’
Une pensée pour Gauthier ! - Titouan

’’ La vie ici est en couleurs et en pdeurs.
Pays de contrastes, de roche et de neige. ’’ - Laetitia

Quel minéral a le plus de douleur ? Le soufre. - Combo de cerveaux

Sur un mur d’école : ’’L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde’’. Si vrai !


Poursuivant notre route, nous avons atteint Boumalne-Dadès aux alentours de midi. Puis nous avons repris notre chemin vers notre destination finale : Tamtatoucht.

Pour y parvenir, nous avons traversé une plaine semi-désertique avant de remonter légèrement dans l’Atlas, passant par l’incroyable gorge du Todgha, surnommée le Grand Canyon marocain (par nous). Enfin, nous sommes arrivés au gîte, où nous avons été chaleureusement accueillis par nos hôtes, Mustafa et Hamid.

Notre logement pour cette nuit et les deux suivantes est un bâtiment traditionnel en torchis et en pierre. Nous terminerons la soirée par un repas et un briefing des prochains jours pour nos prospections dans le Jurassique et les mines de sels.

 Romain

Dimanche 16 février

La nuit a été beaucoup plus calme qu’à Marrakech et nous avons dormi bien au chaud à l’auberge Amazigh. Vers 8h, un petit déjeuner généreux nous meMaattaque, et nous faisons des réserves pour la journée. Car aujourd’hui, nous partons sur le terrain à la recherche de fossiles de la période du Jurassique (de -201 à -145 millions d’années), à presque 2000m d’altitude. D’ailleurs, la météo de ce matin fut couverte : il neige et la route a été barrée. Demi-tour, Laetitia repère un site potentiel et le 4x4 sort du sentier. Nous commençons à explorer les environs, dans des pélites (sédiments très fines) et du grès rouge (du sable consolidé), malgré le couvert blanc. Fin de matinée, nous revenons bredouille (seul Florian trouve une empreinte d’un possible brachiopode, un animal à coquille ressemblant à une coque) mais la neige se retire aussi vite qu’elle est venue, tout n’est pas perdu.

Après un repas surprise au gîte, on repart avec un temps dégagé et les premiers fossiles commencent à se montrer : Titouan trouve du corail, du bois fossile… Des mollusques bivalves se montrent, et encore d’autres brachiopodes ! A priori, ils se sont déposés dans un milieu marin. D’ailleurs des rides de courants, des structures que l’on observe aujourd’hui dans le sable quand la mer s’est retirée, sont encore visibles sur la roche, indiquant qu’il y avait un courant. On s’arrête pour admirer le paysage qui est vertigineux, les couches stratigraphiques sont parfaitement dessinées partout où nous roulons, et l’après-midi nous offre un beau soleil.


Rides de courant . paysage



Finalement, c’est surtout la balade qui nous en a mis vraiment plein les yeux. A l’auberge, on étale les trouvailles, et Ahmid notre hôte nous montre une belle météorite qu’il a trouvé dans la région. Voici le symbole berbère (Amazight) du jour : Imouz qui signifie “sérieux”. Demain, on retourne sur le terrain, l’œil plus affuté que jamais !

 Jimmy

Lundi 17 février

Jour, je ne sais plus. Après une nuit bien reposante, la Confrérie du Dino mangea et prit des provisions avant d’entamer son périple vers les mines, considérées comme un raccourci vers les jardins d’Éden du vertébriste.

Malgré un chemin sinueux et peu praticable, notre 4x4 chevaux parvint quand même à le traverser. Avant même d’apercevoir l’entrée de ’’Mine de Kahazad dum’’ (humour), nous découvrîmes des trésors accumulés par les nains : du sel sous toutes ses formes — en fleur, en cristaux, blanc, rose, mais surtout... salé. Après quelques jours de marche (minutes), la Confrérie du Dino atteignit les anciennes entrées, vieilles de 250 ans. Malheureusement, elles étaient effondrées, nous contraignant à poursuivre vers des accès plus récents.

L’une d’elles était majestueuse, ornée de cristaux de sel sur les murs et le plafond, mais la suite de la mine était inondée, nous obligeant à faire demi-tour. Sur le chemin, nous croisâmes un minier en train de récolter son dû salinisé. Il nous expliqua que le sel provenait de l’importante évaporation d’une mer ancienne, il y a plus de 200 millions d’années. Il nous assura également que le sel de cette mine était le meilleur du Maroc.

Nous avons aussi pu sentir l’argile rouge utilisée pour les maisons, poterie et soins.
Nous avons aussi pu observer des basaltes du Jurassique montrant l’ouverture de l’océan Atlantique à la même époque.




Nous récupérâmes quelques cristaux pour saler et conserver nos vivres, puis nous nous remîmes en route vers la terre promise des vertébrés, indiquée par la Grande Prêtresse Laetiron. Après trois jours de cheval (30 minutes de voiture), nous arrivâmes à destination.

On nous avait parlé d’un trou, noté 4,5/5 sur TrouApp Visor, où l’on aurait trouvé les restes complets d’un Balrog et de dinosaures. Malgré de longues recherches dans les couches d’argile verte, de grès et de conglomérats (cailloux plus ou moins gros soudés entre eux par un sédiment matrice plus fin), la Confrérie du Dino ne trouva que du bois et quelques morceaux douteux, vaguement osseux mais sûrement. Nous en apprendrons plus après en avoir discuté avec nos partenaires scientifiques.




 Grand Chevalier Titouan

Mardi 18 février 2025

Notre voyage continue au pays des fossiles sous un ciel éclatant ! Nous avons quitté ce matin Hamid, notre premier hôte à Tamtetoucht. Nous avions plusieurs arrêts aujourd’hui : Amellagou, puis Asfla, notre principal objectif.



Nous nous sommes donc dirigés vers Amellagou, une localité réputée pour ses oursins très bien préservés du Jurassique. Après avoir sillonné les gorges du Haut-Atlas, nous y avons fait un arrêt de 30 minutes pour y inspecter les faunes fossiles facilement accessible. Malgré le fait que cela a été bref, nous avons pu trouver quelques fragments d’oursins, d’ammonites, de brachiopodes, d’escargot et peut-être de coraux.


Nous nous sommes ensuite rapidement remis en route pour aller à Asfla, dans la partie au Sud des montagnes du Haut-Atlas. Le but était d’aller voir des sédiments datés du Turonien, une division de la période du Crétacé, soit environ 90 millions d’années, réputés très fossilifères. Nous avions rendez-vous à 13h00 avec notre guide, Morad Bardich, qui travaille à l’extraction des fossiles de ces sédiments. Nous avions bien besoin de lui, car les gisement se trouvent les montagnes.

Après plus d’une heure de marche à travers les oued et les montagnes, nous sommes enfin arrivés à ces fameux gisements ! Les autres travailleurs sur place nous ont expliqué comment ils procèdent : ils creusent des galeries de plusieurs dizaines de mètres dans la falaise pour atteindre les couches fossilifères qui recèlent les précieux d’une ancienne mer dans le Haut-Atlas, il y a 90 millions d’années.


De ces cavités, ils en sortent des fossiles remarquables ! Des ammonites, petites et grandes, des restes de reptiles marins (nageoires, mâchoires, dents…), des tortues, ou encore de poissons comme des écailles ou des dents aplaties. Celles-ci montrent que les poissons qui les possédaient se nourrissaient surtout de coquillages car elles permettent d’écraser plus facilement les coquilles. Les fossiles les plus incroyables étaient ces mêmes poissons. Les personnes qui travaillent sur place nous ont montré plein de poissons entièrement préservés !

Après avoir cherché quelques fossiles sur le gisement, nous sommes retournés à notre 4*4. Cap vers notre nouveau gîte à Goulmima, cette fois en dehors des montagnes. Nous allons en profiter pour nous reposer, car demain nous allons reprendre la route, direction Erfoud !

Florian

Mercredi 19 février 2025

Dis-nous, Muse paléontologie, ce groupe subtil qui erra si longtemps, après qu’ils eurent quitté l’auberge sacrée de Goulmima la Verte. Et ils virent les cités du peuple Amazigh, et ils étudièrent leurs traditions ; et, à leurs pieds, ils trouvèrent beaucoup de fossiles, sur la terre, pour leurs propres collections et les découvertes des chercheurs.

Sur la route d’Erfoud, ils longèrent les premiers reliefs de l’Anti-Atlas d’un côté, et de l’autre, la verte plaine arrosée généreusement la nuit précédente. Une fois arrivés à Erfoud, cette petite troupe visita l’antre d’un marchand de tapis qui, telle la caverne légendaire d’Ali Baba, était pleine de fossiles en tout genre (dents de Spinosaurus, d’Onchopristis et de requins ; trilobites, orthoceras et bien d’autres) et d’autres créations traditionnelles qu’ils contemplèrent avec joie. Puis, ils allèrent rencontrer les artisans qui font la renommée de leur cité pour admirer leur éprouvant travail, qui consiste à préparer les fossiles sortis de terre dans leur région. Dans la poussière et les gravats de pierres et de fossiles, ils arpentèrent les tentes rudimentaires jusqu’à une cave dans laquelle ils observèrent de nombreux fossiles et des pierres composées d’onyx et d’aragonite polis de toutes les couleurs.



Quittant cette grouillante ville, ces aventuriers explorèrent les marches du désert et trouvèrent repos dans le palais berbère qui leur servira de logis pour les deux nuits à venir. Mais court fut leur aise, car pour les fameux Kem Kem d’Hamar Laghdad, ils s’en allèrent sous le soleil du Maroc. Une fois sur place, ils purent contempler un curieux paysage montagnard, avec de nombreux plis, dans lequel ils ramassèrent nombre de fossiles marins de ce temps reculé qu’est le Dévonien, et plus précisément de l’Emsien et du Givétien (entre 410 et 382 millions d’années). Parmi eux, il fut trouvé des trilobites fragmentaires, des empreintes et contre-empreintes d’orthoceras, des bivalves, des gastéropodes et des coraux à foison.

Ils apprirent, grâce à l’un d’entre eux, Florian le Savant, que le lieu qu’ils fréquentaient fut auparavant occupé par des cheminées thermales sous-marines, entre 100 et 200 mètres de la surface. La chaleur produite permit alors en ces temps de développer une faune et une flore nombreuses et extraordinaires, qu’en ce jour ils trouvèrent.

Ils partirent ensuite pour un lieu très particulier : une colline ocre dans laquelle peuvent être découverts des trilobites rouges ! À son sommet, qui était depuis longtemps creusé, travaillaient des locaux que ce groupe rencontra et qui leur partagèrent leurs trilobitesques découvertes. De leur côté, ces grands explorateurs cherchèrent sur les flancs de la colline ces précieux artefacts prisés de par le monde, jusqu’à ce que s’annonce le crépuscule. Celui-ci contraignit l’heureuse troupe à retourner à son logement par de serpentueuses routes qui pourtant les amusèrent.


Ils finirent cette journée par un repos mérité dans ce qui semble être une oasis aux portes du désert.

Romain

Jeudi 20 février 2025}

Jour inconnu. Le temps n’est plus qu’un mirage. Quel jour étions-nous hier ? Quel jour serons-nous demain ? Qu’importe ! Car aujourd’hui marque l’aube d’une ère *Titouanesque*, une page gravée dans la grande saga de la Confrérie du Dino !

Dès les premières lueurs, nous nous mîmes en marche, guidés par l’auguste et omniscient Saïd, gardien des mystères du désert, détenteur des arcanes berbères et maître des sables infinis. Notre quête ? Déterrer les vestiges d’un monde oublié, percer les secrets des titans d’autrefois. Mais avant même d’abandonner le camp à la morsure du vent, une sentinelle surgit des ombres : une solifuge, spectre arachnéen aux pattes aussi longues que les jambes d’un géant et aux chélicères tranchants comme des serres draconiques. Un présage ? Peut-être un défi lancé par les Anciens eux-mêmes.

Bravant les dunes traîtresses et les plaines de roc brûlant, nous atteignîmes une faille béante, témoin d’un cataclysme ancestral. Là gisaient les ossements d’êtres disparus depuis des éons, prisonniers d’un linceul de sable. Des crocs acérés d’*Onchopristis* aux carapaces de tortues oubliées, en passant par les vestiges de monstres marins aux noms imprononçables, chaque fragment exhumé résonnait comme un chant éteint, une épopée murmurée par la pierre elle-même. Trilobites et orthocères, figés dans leur sommeil minéral, semblaient nous observer, témoins immuables de notre passage.


Puis nous atteignîmes Babylone, bastion d’érudition et gardienne des secrets géologiques. Là, parmi les *septaria* brisées, surgissaient des éclats de calcite, telles des énigmes laissées par la Terre en personne. Sous la tutelle de Saïd, nous perçâmes les mystères de ce lieu mythique, buvant ses paroles comme une fontaine intarissable de sagesse.


Vint alors l’heure d’une visite sacrée : celle de la caverne aux mille trésors, où réside Mohamed, le dealer de fossiles préféré. Là, dans l’ombre de ses murs, sommeillaient les âmes minéralisées du Crétacé : ammonites, vertèbres, mâchoires et autres reliques de l’abîme temporel. Dans une solennité presque mystique, nous troquâmes nos écus d’or et d’argent contre ces éclats d’éternité, nouant un pacte silencieux avec l’Histoire.

Mais nul récit héroïque ne saurait s’achever sans une épreuve finale ! Ainsi, après avoir goûté l’élixir légendaire de Mohamed – un thé aux vertus indéfinissables –, nous nous élancâmes vers les dunes de Merzouga, ultime rempart avant l’infini saharien. Certains d’entre nous, *surfer winners* ascendants *sand boarders*, domptèrent les pentes dorées, tandis que d’autres s’abandonnèrent à la contemplation de l’immensité bercée de lumière.


Hélas, le désert, capricieux et joueur, n’avait pas encore livré son dernier défi. Car alors que nous nous apprêtions à rejoindre notre camp, notre fier destrier motorisé s’enlisa dans les sables mouvants, captif d’une force implacable. Nous luttâmes, suâmes, jurâmes, mais le désert, farceur cruel, nous tenait fermement. Ce ne fut qu’avec l’intervention des sages autochtones, véritables mages du sable, que nous fûmes libérés de cette étreinte granuleuse.

Ainsi s’acheva une nouvelle page de la grande épopée de la Confrérie du Dino. Mais demain… demain, nous poursuivrons notre mission sacrée. Car tant qu’il restera un secret à exhumer, une énigme à percer, un vestige à découvrir… notre quête ne connaîtra point de fin !

Chevalier Titouan et Thomas

Vendredi 21 février 2025

Cher journal, c’est avec le cœur lourd que le groupe se réveille après une longue nuit. Romain s’en est allé tôt ce matin. Mais l’aventure n’est pas encore tout à fait finie… Le petit-déjeuner est un véritable buffet, et nous roulons (littéralement) jusqu’à la mine du Filon 12. Des mineurs nous emmènent dans des boyaux sombres où mille merveilles scintillent à la lumière de nos lampes frontales : vanadinite, goethite, hématite, pyromorphite, calcite, quartz jaune, quartz rouge, manganèse, graphite, plomb…


Les poches remplies de jolies pierres, notre vaisseau de métal redescend en direction de Rissani, où nous attend notre dealer d’épices préféré. Curry qui pique (deux fois ?), whisky berbère (thé à la menthe), cumin au citron… C’est un véritable déluge de saveurs qui nous met l’eau à la bouche, et avec un sac plein à craquer de pâtisseries marocaines (aussi riches qu’un kouign-amann), nous filons chez Atman, père de Saïd, qui tient une boutique où nous faisons une bonne pause pique-nique.

Le soleil monte haut dans le ciel, la température avec, et aussi notre impatience. Il est temps de fouiller une dernière fois ! Deux sites nous intéressent : Bou Tcharfine, où nous explorons de véritables tranchées riches en crinoïdes (datant de la fin du Silurien) et en orthocères (datant du début du Dévonien), puis, pour finir en beauté : les fameux Kem Kem de Douira.

Dans cette antique plaine alluviale, il suffit de se baisser pour discerner dans le sable des formes familières… Katelyne ouvre le bal avec un premier éclat de dent de *Spinosaurus*, puis ce sont des dents d’*Onchopristis*, d’autres théropodes (Titouan trouve une dent entière de *Carcharodontosauridae* ou *Abelisauridae*), et de gros morceaux d’os qui dépassent tous nos espoirs.


Le temps file bien trop vite et il faut désormais se rendre à Errachidia pour le débrief autour de tacos.

Le bilan ? Un voyage sans accroc (sauf une fois dans les dunes…), un sac rempli de fossiles et minéraux magnifiques qui témoignent de l’incroyable richesse paléontologique et géologique du Maroc, des coups de soleil pour Laetitia, Titouan et Jimmy, et aucun regret.

Une épopée titouanesque, *Lissan al-Gaib* !

Jimmy et Laetitia

Semaine 2 - Séjour de vacances scientifique 2025

Dimanche 23 fevrier 2025

Après un réveil à Errachidia, nous nous sommes tous retrouvés pour un petit déjeuner, suivi d’un briefing pour la première journée. Les 15 participants du séjour se sont répartis dans les quatre voitures en direction d’Erfoud. Une grosse heure et demie de route plus tard, nous sommes arrivés au riad Marhaba, où nous allons séjourner toute la semaine.

Après avoir pris possession de nos chambres, nous sommes partis à Boutchrabine pour chercher des fossiles du Dévonien inférieur. Nous avons pu trouver des crinoïdes et des orthocères. Déjeuner sur le pouce sous un soleil éclatant, puis direction la palmeraie, où la fraîcheur contrastait avec la chaleur du désert. Nous avons pu y admirer les couleurs locales : fèves, pêchers, luzerne, ciboule et fenouil poussaient au pied des palmiers, grâce à une source affleurant à un mètre sous le sable.

Pour conclure la journée, nous avons franchi un mur et rejoint les dunes de Merzouga, peuplées de nombreux dromadaires. La lumière y était superbe. Après une bonne douche (presque chaude), nous voilà prêts pour un bon dîner.


Patricia et Jérôme

Lundi 24 février 2025

Au lever, un petit-déjeuner typiquement marocain nous attend.
Nous nous sommes rendus au Hamarlaghdad, un site paléo très riche, accessible hors piste, bien que l’accès soit plutôt caillouteux... Il y a environ 400 millions d’années, ce site était sous l’océan, à environ 250 mètres de profondeur. On peut encore clairement voir les anciennes cheminées hydrothermales qui rassemblaient autour d’elles une vie foisonnante...

Nous avons trouvé des coraux tabulés et rugueux, des brachiopodes, des mollusques bivalves, des trilobites (dont certains rouges aux yeux verts), des gogniatites et quelques bouts de crinoïdes.



Au milieu de ces vestiges, nous avons eu la chance de croiser quelques représentants de la faune locale : une tadorne casarca, un traquet à tête blanche, des traquets rieurs mais sains d’esprit, et enfin le majestueux fouette-queue vert. Nous repartons la tête pleine de souvenirs et les fesses pleines d’épines de ces buissons qui collent à la peau.

En milieu d’après-midi, nous rejoignons Erfoud après un passage façon Dakar dans le sable marocain. Ce fut l’occasion de rencontrer des artisans locaux qui excavent les fossiles et les transforment en œuvres d’art... Ils travaillent dans des conditions terrifiantes (poussière, bruit, ergonomie...) : un décalage plus que visible par rapport aux conditions de vie et de travail que nous connaissons. Nous rencontrons également d’autres artisans mettant en valeur les trilobites, un véritable travail d’orfèvrerie

Nous quittons Erfoud, accompagnés d’enfants.
Après une journée fatiguante, nous sommes contents de rentrer au riad pour nous reposer et déguster le succulent repas que Saïd nous a préparé...

Pamela et Lucas

Mardi 25 février 2025

Ce matin, nous sommes partis avec toute l’équipe, accompagnés de Saïd, qui nous a menés jusqu’à un autre site de fouilles. Là-bas, nous avons pu découvrir des dents de dinosaures, des dents de requins du genre *Onchoprestys* à dent de scie, mais aussi des écailles de crocodiles, des ostéodermes, ainsi que des morceaux de carapaces de tortues. Tout le monde a bien tamisé le beau grès rouge du Crétacé !




Rose des Sables / X Cross bedding (indiquant un courant côtier passé)

Mais au-delà de toutes ces découvertes fossiles, nous avons aussi pu admirer de magnifiques fleurs qui ont fait leur apparition après des années d’absence, grâce aux pluies hivernales exceptionnelles. Parmi elles, *Cistanche violacea*, *Rumex vesicarius* et *Ornithogalum trichophyllum*, que nous avons immortalisées en photo.

En plus des plantes, nous avons aussi croisé un superbe brichet égyptien, une grenouille dans une oasis, des oiseaux typiques et même l’animal Arnaud qui a décidé de plonger dans la cascade de l’oasis où nous avons pris le pique-nique !


Roselin githagine (bec rose) / Traquet / Grand corbeau

Grenouille verte / Fourmis argentés (rare) / Sapiens prospectus


L’après-midi, nous avons exploré un autre site où nous avons trouvé des trilobites, des morceaux de nautiloïdes (Orthospheres), ainsi que de petits bivalves. Une découverte particulièrement rare a été faite sur ce site : un morceau de poisson, que nous avons hâte de partager ce soir avec les chercheurs.

Ensuite, nous sommes rentrés chez Saïd pour une pause bien méritée autour d’un thé. Nous avons ensuite visité le musée des Chimères Fossiles, où nous avons pu mieux identifier des moulages et des résines, et observer des mâchoires contenant des dents de différentes espèces. Une expérience très enrichissante !

À la fin de la journée, certains sont rentrés car la nuit tombait, tandis que d’autres sont allés acheter quelques souvenirs : tapis, bols et djellabas. Pendant ce temps, Florian et le reste du groupe ont commencé à trier les fossiles collectés afin de sélectionner ceux qui pourraient intéresser les chercheurs.

Nous avons parcouru de nombreux kilomètres en 4x4 aujourd’hui, traversant des paysages variés : de la savane aux dunes de sable, en passant par des formations rocheuses stratifiées et de petits reliefs. Nous avons même eu la chance d’apercevoir 4L trophy en chemin !

(Et Lucas a fait son baptême d’ensablement !)

Bref, une journée riche en découvertes et en éclats de rire !

Laetitia

Mercredi 26 février 2025

Ce matin rout le groupe à pris la route pour Tarafin accompagné par Hicham professeur à l’université d’E rrachidia et des deux étudiantes en géologie.

Araignée loup - Lycosidae - Mâle / Traquet à tête blanche

Paléo

Le soir nous avons rejoint notre camp d’une nuit tout juste à temps pour monter sur les dunes voir le couché du soleil.



Jeudi 27 février 2025

La journée a débuté par un magnifique lever de soleil sur les dunes de Merzouga, suivi de descentes endiablées en sandboard. Après un copieux petit-déjeuner, nous avons pris la route en direction de Rissani pour explorer son souk typique, où épices, babouches, tapis et miroirs se mêlent à de nombreux souvenirs à rapporter dans nos bagages.


Une pause gourmande à l’hôtel-restaurant Panorama Rissani nous a permis de déguster une savoureuse pizza berbère accompagnée d’un thé intensément infusé. L’après-midi a été consacré à la visite du mausolée de Moulay Ali Cherif, de la kasbah et du ksar Lamrani. Ensuite, nous avons pris la direction d’une mine locale pour découvrir l’extraction de divers minéraux aux côtés des mineurs sur place.



Cette journée riche en découvertes s’est conclue par l’accueil chaleureux de Saïd et de son équipe !

Sonia et Jean Philippe

Vendredi 28 février 2024

Ce matin, pour notre dernier jour dans l’outback marocain, nous avons savouré les délicieuses omelettes berbères de Saïd. Jolie photo de groupe avec l’équipe avant le départ, après avoir tout bien vérifié… ou presque !

Direction le lac Yasmina, exceptionnellement gorgé d’eau cette année, au point d’inonder la route menant au riad adjacent. Les plus aventureux se sont même retrouvés piégés par les sables mouillés.

Petit détour chez Saïd, parce qu’évidemment, nous avions oublié quelque chose. Puis, arrêt à la boutique de Mohamed, véritable caverne d’Ali Baba, regorgeant de magnifiques fossiles de toutes tailles. Après avoir fait le plein de fossiles et dépensé nos derniers dirhams, nous avons repris la route en direction de Douira, un site contemporain des Kem Kem, pour une dernière fouille.



Malgré la tempête qui se levait, nous avons trouvé refuge dans les petits abris creusés dans les parois et découvert de nombreux fossiles : fragments de dents de mosasaures, de raies et de crocodiles, vertèbres, écailles et morceaux d’os.
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Nous avons ensuite fait nos adieux à Philippe et à son adorable famille, qui rentraient de leur côté à Tanger. Pour le reste du groupe, sous un ciel menaçant, la route a continué vers Errachidia. Nous avons quitté le désert… sous la pluie ! Quelques gouttes courageuses avaient traversé les sables.

Nous voici désormais dans les appartements, en train de nous dépoussiérer.

Famille Yang

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